KTM PL MC 1983

240 CROSS

Pour affronter la saison nouvelle (déjà bien entamée), KTM présente un modèle fort attrayant : la 240 PL MC ou autrement dit : la 240 Pro Lever Moto-Cross.

Une machine à mono amortisseur dotée aujourd'hui d'un système de refroidissement liquide.

Par Edmond LUYTEN

La marque autrichienne KTM est un des seuls constructeurs européens qui puise à l'heure actuelle faire échec à la furie Japonnaise en quart de litre. Ces lettres de Noblesse, KTM les a acquises voici quelques années seulement en remportant, grâce au pilote Russe Moiseev, trois titres mondiaux. Le dernier sacré remontant à 78, une année avant le dernier triomphe européen de Carlqvist sur HVA. Depuis lors, les Japonnaises ont tout raflé.

 

 

 Aujourd'hui KTM présente la machine type anti-Japonaise. une machine 

mini kick et sélecteur repliable
mini kick et sélecteur repliable

esthétiquement dans le coup et dotée de tous les ingrédients du cross moderne : suspension PRO LEVER (déja vu en 1982) et tout nouveau système de refroidissement liquide.

 

Ce système qui tourne déjà depuis la fin du printemps 82 a été suffisamment testé par le Holandais Van der Ven pour n'émettre que peu (sinon pas) de doute quant à la fiabilité du dit système. Van der Ven a même remporté quelques courses Hollandaises à a son guidon.

C'est tout dire !

 KTM a décidé de faire "fort" cette année, en renouvelant sa confiance à Kees Van der Ven et en soutenant étroitement le Belgo-Luxenbourgeois  Jacky Martens (à peine plus de vingt

La (longue) fourche Marzocchi ne bénéficie pas de soufflet de protection. Le mono amortisseur, possède son "mécanisme" sous l'oscillant, un système employé par Honda. La poignée  à gaz est une Magura 314.
La (longue) fourche Marzocchi ne bénéficie pas de soufflet de protection. Le mono amortisseur, possède son "mécanisme" sous l'oscillant, un système employé par Honda. La poignée à gaz est une Magura 314.

ans et de l'ambition à revendre) ainsi que Patrick Boniface (Champion de France dans les trois cylindrées 125-250-500 et qui reviendra là, à ses premières amours). L'usine Autrichienne et son responsable sportif fondent de sérieux espoirs sur ces trois hommes et les "pronostiquent" tout trois parmi les dix premiers pilotes mondiaux 250cc de 83. Un pari possible.

Le radiateur est positionné sous le réservoir à essence.
Le radiateur est positionné sous le réservoir à essence.

MOTO ATTRAYANTE

 

  Sans avoir du tout au tout changé de style, les Ktm ont pourtant considérablement évolué. le cadre reste peint dans sa traditionnelle couleur rouge-orange, l'habillement est toujours blanc. La forme quant à elle s'est modelée, s'est affinée, le tout dans un souci de légèreté évidente. La cure d'amaigrissement que ce

Le silencieux d'échappement est en aluminium. Remarquez le profil de la selle qui empiète sur le réservoir à essence.
Le silencieux d'échappement est en aluminium. Remarquez le profil de la selle qui empiète sur le réservoir à essence.

modèle a suivi est impressionnante. La KTM 82 aux allures "germaniques" (la puissance dans la masse) a été gommée de la carte. Au menu 83 KTM vous propose un machine refondue : partie cycle identique (dans les grandes lignes), mais moteur tout nouveau et tout léger.

 Les carters, ultra-compacts renferment les ingrédients propres aux machines modernes : boite 5 vitesses,

Le moulin, côté gauche, avec la petite pompe à eau et le système des durites p protégé (?) par l'échappement.
Le moulin, côté gauche, avec la petite pompe à eau et le système des durites p protégé (?) par l'échappement.

embrayage à prise constante (efficace) baignant dans l'huile, allumage électronique. A cela vient se greffer un ensemble cylindre-culasse doté du refroidissement liquide. La pompe à eau, astucieusement protégées par la courbe, d'échappement (lui même largement exposé aux projections de tout genre, aïe... aïe..) est montée à gauche en bout de vilebrequin. Le cylindre, alésé à 70 mm possède une énorme boîte à clapets à l'admission et un culasse ultra plate d'où s'échappe une durit du système de refroidissement, n'a absolument plus aucun lien de parenté avec l'élément ailette de jadis. Sûr qu'avec cette unique partie mécanique, les ingénieurs de Mattighofen ont gagné quelques kilo-grammes. Et le radiateur et tout son tralala, me direz vous ?

  Très faible accroissement de poids vous répondrais-je ! La vraiment minuscule pompe à eau peut être prise à témoin. Les radiateurs (deux) placés à la mode de chez Honda ne reflète aucune apparence de lourdeur. Leur emplacement a été judicieusement étudié afin primo de réduire le système des durites à sa plus simple expression, secundo d'abaisser le centre de gravité à son point le plus bas. pour ce qui est du reste de l'équipement, on appréciera la fourche MARZOCCHI (diam. 40 mm), le système de freinage double cames (tant à l'avant qu'à l'arrière), le carbu BING (diam. 38 mm, sans choke mais avec titillateur), le superbe silencieux d'échappement (tout en alu) et évidemment la partie arrière du cadre démontable comme il se doit !

ACTION


 Le Circuit de terre généreuse sur lequel va se dérouler ce galop d'essai est passablement gelé. Il reste néanmoins suffisamment praticable pour se faire une (bonne) idée de ce que cette nouvelle génération de KTM offre à sa clientèle.

Rançon des constructions modernes : une courbe bien exposée !
Rançon des constructions modernes : une courbe bien exposée !

 La position statique est étonnante ! La machine est d'une finesse remarquable. Le bidon à essence d'une contenance moindre que par le passé, l'étroitesse des radiateurs laissent imaginer que l'on se trouve en présence d'une petite 125. Les premiers bourdonnements du 70 x 62 nous ramèneront les deux pieds sur terre !

 La position en machine est saine. la selle est confortable. Le guidon tombe bien dans la main. La suspension (surtout avant, serait-ce les méfaits du froid ou d'un manque de rodage ?) semble a priori plus dure que nature. Sélecteur et pédale de frein n'attirent que les critiques positives. Les doubles-cames sont faciles à manoeuvrer. Les pneus Metzeler de bonne facture.

EN ROUTE

 

 Première règle de démarrage à froid : bien titiller le carbu jusqu'à ce que celui-ci "dégueule". Saisir le petit kick et donner quelques coups de jarrets bien appliqués. Pas plus compliqué.

 Une remarque : faire attention à la fin de course du kick qui peut faire buter violemment le pied contre le repose-pied.

 Premier ronronnement : ça crépite dans le velours. Avec le refroidissement liquide, les vibrations se sont envolées. Bon point ! Fès les premiers mètres on sent que la KTM a été intelligemment dessinée : le pot d'échappement ne gêne pas la jambe, pas plus que le kick d'ailleurs. On se sent comme chez soi !

Le cylindre est alimenté par un carbu monté en oblique. l'admission emprunte naturellement une boîte à clapets.
Le cylindre est alimenté par un carbu monté en oblique. l'admission emprunte naturellement une boîte à clapets.

 L'impression que dégage la KTM 83 est l'homogénéité. La machine réagit bien à tous les régimes moteur. Le couple est roi. Super dans les bas régimes, allongeant bien du moyen au haut régime, le moteur est sans conteste dans le coup et pas brutal pour un sou. L'embrayage est sans reproche majeur. La boîte à vitesse est , me semble-t)il étalonnée correctement. La sélection st précise, tout en ayant perdu cette fermeté d'antan.

 L'ensemble se conduit aisément. La KTM est à la fois maniable et rigide. Maniable, car elle se place facilement tant en courbe qu'en saut. Rigide, car elle ne se "tord" pas sur la tôle ondulée et quelle sait garder le cap qu'on lui imprime. Le PRO LEVER réagit comme toute suspension moderne qui se respecte, annihilant toutes réactions vicieuses ou latérales, collant la roue au sol à la moindre accélération. La fourche avant marzocchi nous a paru un peu lourde a manoeuvrer et ne débattant pas sur les amplitude. Un question de rodage et de réglage, vraisemblablement. Le freinage est, quant à lui, efficace.

CONCLUSION

 

 La KTM 1983 peut sans conteste être considérée comme une machine promise à un bel avenir. Aucun défaut majeur ne nous a apparu. Par contre, nombreuses de ses qualités nous ont séduit. on retiendra plus spécialement l'impression de légèreté et la maniabilité qui se dégagent de cette bien belle Autrichienne.

 

Spécial Moto Cross n°4

Avril 1983